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SUR LA ROUTE DES MANADES - 5 -

Août 2010 : manade du TERNEN
AU TERNEN LA NATURE VAUT L’OR

La petite route serpente entre les pommiers jusqu’à l’entrée du Mas des Cabidoules. Après c’est le marais et l’Etang de l’Or. Petite Camargue sauvage où règnent les taureaux et les chevaux de la manade du Ternen.

L’installation de l’élevage camarguais à Candillargues a laissé le temps au temps.

Rogé Andréo se souvient du premier hectare acquis par son grand-père en 1972. Avec quelques amis et son frère Bernard, gardians amateurs, ils y ont d’abord installé leurs chevaux. Un jour, ils ont acheté un veau, une vache… puis deux autres… « Et quand Richard Bascou et Robert Margé se sont lancés dans les taureaux, ça nous a donné des idées. En 1985, "Baillarguoise", une vache cocardière explosive, nous a ouvert les portes des arènes ».


Petit à petit, le cheptel des bêtes à cornes s’agrandit, « On a commencé à travailler sur des familles, à faire une rude sélection ». Le mas s’enrichit d’installations : arènes, salle de la Jasse, écuries. « Pendant cinq ans, avec mon frère, on a travaillé comme des bœufs ».

Arrive l’heure de la réflexion, sur ce site en partie protégé par Natura 2000, de nombreux atouts mais des contraintes aussi. « Il a fallu concilier les directives de la DDA, du ministère de l’Ecologie, de l’Europe avec les activités des manades alentours… », explique Rogé qui est monté au créneau en tant que représentant de ses confrères éleveurs.


Aujourd’hui, avec une certification bio et l’AOC, côté élevage ; des cultures de luzerne, avoine, sorgho fourrager, côté agricole ; un mas coquet totalement intégré dans l’environnement pour les réceptions ; et une notoriété grandissante dans la course camarguaise, les frères Andréo mesurent le chemin parcouru.

Et si l’élevage des chevaux Camargue est toujours d’actualité, il côtoie celui de leurs cousins Lusitaniens. Car au bord de l’Etang de l’Or, l’Espagne pousse parfois sa corne, le temps d’un ballet partagé par ces "chevaux des champs" et une danseuse gitane. Quelques mesures de flamenco entre une Coupo Santo et un Carmen.

Rogé Andréo présente la nurserie où les vaches bichonnent leur progéniture. Quand elles ne pouponnent pas, ces mamans-là ne sont pas les dernières à faire le coup de barrière aux arènes, telles Jaumetto, l’emblématique cocardière. La sélection rigoureuse effectuée par les frères Andréo porte ses fruits : Figaret a apporté ses lettres de noblesse à la devise "bleu et jaune". Aujourd’hui, Priam enthousiasme les afeciouna au rythme de ses coups aux planches, et Ménélas, Topaze, Orion, Prétorien, Angélus… suivent la voie.

Martine ALIAGA
Photos Luc PERO
Devise : Bleu et jaune